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4e thèse - Il n’y a rien de nouveau sous le phénomène de la globalisation ou mondialisation

4e thèse : il n’y a rien de nouveau sous le phénomène de la globalisation ou mondialisation

  

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Depuis un certain temps les concepts de globalisation et de mondialisation sont devenus un sauf conduit dans tous les propos pour expliquer l’évolution de notre monde actuel. La réalité que ces concepts nouveaux cherchent à traduire n’est pas une réalité nouvelle.

 Il n’y a rien de nouveau dans le phénomène de mondialisation. Depuis la première moitié du XIXe siècle cette évolution avait été décrite[1].

Le progrès dans les moyens d’information et de communication (Nouvelles technologies d’information et de communication) ne contribue qu’à donner une plus grande ampleur à la concrétatisation de ces tendances d’évolution déterminées il y a plus de deux siècles.

Il y a longtemps que le capitalisme a atteint un stade de son développement marqué par la domination des monopoles et du capital financier. C’est le stade de l’impérialisme. Cette phase se caractérisait entre autres, par la formation d’unions internationales monopolistes de capitalistes se partageant le monde.

Toutefois, cette domination des monopoles n’éliminait pas la libre concurrence dont ils sont issus. La libre concurrence qui co-existe avec les monopoles engendre des contradictions, des frictions et des guerres. L’essence même de l’impérialisme, c’est la rivalité de plusieurs grandes puissances tendant à l’hégémonie. L’idée même de l’existence de cartels internationaux qui permettraient, sous le capitalisme, d’escompter la paix entre les États, était complètement absurde au plan théorique et irréalisable en pratique. L’impérialisme, disait-on, c’est la guerre.

A cette conception, fit suite la doctrine de l’ultra-impérialisme ou «  sur-impérialisme pacifique ». Cette conception  divergeait de la précédente, entre autres, en ce qu’elle privilégiait dans les contradictions entre plusieurs impérialismes, le moment de l’union qui entraînera la cessation des guerres entre les puissances capitalistes.

Le développement du capitalisme  devait conduire à une fusion des capitaux nationaux, de tous les trusts en un seul trust universel qui mettrait un terme à la lutte entre les impérialistes des différents pays et inaugurerait la phase de l’«ultra-impérialisme », phase qui, correspondant à la mise en œuvre d’une nouvelle politique, aboutirait à une exploitation en commun de l’univers par le capital financier uni à l’échelle internationale, mettant ainsi fin aux rivalités des pays impérialistes.

Au regard de l’évolution actuelle du monde, il est permis  de penser que le phénomène de mondialisation ou de globalisation correspond à cette phase d’ultra-impérialisme atteint par le capitalisme dans son dévelopement. La Banque Mondiale et le FMI apparaissant comme les organismes financiers de cette exploitation en commun de l’univers par le capital financier uni à l’échelle internationale. Le « Groupe des sept » est l’entente entre une poignée d’ « États rentiers », d’« États usuriers », parmi les plus puissants de notre planète, pour le partage du monde, proportionnellement à la puissance économique,  financière et militaire de chacun.

Le libéralisme à outrance  sur le plan économique (économie de marché et libre concurrence) et politique (démocratie) sont les moyens par lesquels les tendances du capital à l’expansion  peuvent être les mieux favorisées.

Les théoriciens de l’« ultra-impérialisme » pensaient que cette phase du développement du capitalisme, serait une phase de cessation des guerres, susceptible d’assurer une paix permanente qui verrait s’atténuer les inégalités et les contradictions de l’économie mondiale.

Les plus sceptiques à l’époque affirmaient qu’en effet on aboutirait à ce résultat, si les forces de l’impérialisme ne rencontraient pas de résistance de la part des peuples opprimés.

Les plus optimistes, quant à eux,  misant sur le fait que l’impérialisme exerce partout l’oppression sur les peuples, aggravant ainsi les antagonismes,  escomptaient l’avènement de la révolution mondiale pour hâter l’effondrement du système capitaliste et son remplacement par un ordre nouveau. Ils pensaient en outre, que les alliances pacifiques  ultra-impérialistes, regroupant toutes les puissances impérialistes ne sont que des « trêve entre des guerres ». De telles alliances, tout en naissant des guerres, préparent à leur tour d’autres guerres. Elles engendrent des alternatives de lutte pacifique et de lutte non pacifique.

Aujourd’hui, le capitalisme règne triomphalement sur le monde, depuis la désagrégation du monde socialiste. Et tout est mis en œuvre pour contenir la résistance des peuples opprimés. C’est cela qui est nouveau et qui donne un caractère nouveau à la « mondialisation » ou « globalisation » qui est l’euphémisme trouvé dans cette langue plastique, pour désigner les nouvelles formes de domination de l’impérialisme. C’est une vieille antienne sur un mode nouveau.

Constatant, au début du siècle passé, cette tendance à la mondialisation, un économiste social-libéral, avait prédit que  loin de faire  avancer la civilisation universelle, la domination de l’impérialisme pourrait signifier (et elle le signifie aujourd’hui) un immense danger de parasitisme occidental aboutissant à constituer un groupe à part de nations industrielles avancées, dont les classes supérieures recevraient un énorme tribut de l’Asie et de l’Afrique et entretiendraient, à l’aide de ce tribut, de grandes masses domestiquées d’employés et de serviteurs, non plus occupés à produire en grandes quantités des produits agricoles et industriels, mais rendant des services privés ou accomplissant, sous le contrôle de la nouvelle aristocratie financière, des travaux industriels de second ordre.[2]

L’Europe se déchargera ainsi, poursuivait-il,  du travail manuel (travail de la terre et des mines et les travaux industriels les plus grossiers et les plus polluants), « sur les hommes de couleurs », et s’en tiendra, en ce qui la concerne, au rôle de rentier.

Déjà à l’époque (1910), l’on projetait la formation des « États-Unis d’Europe occidentale» (sans la Russie) en vue d’actions communes « contre  les Noirs d’Afrique, contre le « grand mouvement islamique », pour l’entretien « d’une armée et d’une flotte puissantes » contre la coalition sino-japonaise », etc. 

Dès ce moment donc, le péril jaune était à l’horizon. Aujourd’hui, c’est le péril islamique qui est à l’ordre du jour.7 Mais parlera-t-on un jour du « péril noir », à l’endroit d’un peuple qui ne suscite aucun effroi, faisant de la soumission  son lot quotidien?

Depuis la fin de la guerre froide, notre monde est caractérisé par l’établissement d’alliances pacifiques entre les puissances impérialistes. L’ennemi du « monde libre » n’est plus le communisme, mais l’islamisme.  Aujourd’hui, il y a une union pacifique de toutes les puissances pour pacifier le monde musulman sous le couvert de la lutte contre le terrorisme. Demain, qui sera  l’ennemi international ? La Corée, la Chine, ou l’Afrique ?

Tout cela, pour dire que tout ce qui se déroule sous nos yeux, est le résultat d’une planification soigneusement établie de l’évolution du monde.

 

 

[1] - Cf. « Manifeste du parti communiste », in  Marx & Engels : Œuvres choisies, T. I, .éditions du Progrès, Moscou, 1976, pp.115-116

[2] - Hobson cité par Lénine dans L’impérialisme stade suprême du capitalisme. O.C., T.22, p.302

 

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25/10/2011
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